mercredi 18 décembre 2013

HOMMES


Hommes
Hommes,
Je pensais à l’ivrogne d’hier
Celui à qui on avait empêché de se saouler
Quand je vous ai entendus pleurnicher
Dans une multitude de vertiges
Vous vomissiez
De votre ventre sortaient :
Haine, vengeance, violence, tueries …
Mais quel magicien vous a fait avaler ces horreurs ?

Je vous voyais boitant sur le pont

Quand les ombres de la nuit rebelle se dissipaient
Pataugeant dans la sale boue
Vous agitiez vos bras dans tous les sens
Comme le dernier naufragé du Titanic
Qui lançait son dernier soupir en agonissant

Et j’ai compris !

J’ai compris que le destin vous rattrapait
Que le destin vous maltraitait
Que le destin vous massacrait
Quels drôles de gens vous étiez !

Hommes,

Je n’avais jamais entrepris de parler de vous
Je n’avais jamais souhaité raconter vos misères
Pourtant, mon stylo m’y a contraint

Chairs immolés,…ça vous l’étiez !

Veines imprégnés de sang pur,… ça aussi vous l’étiez !

A l’époque des rhinocéros affamés

Vous étiez si riches, si élégants pas comme n’importe qui
Dans vos parures « à bas le costume », vous ricaniez…
Avant que le grand caméléon ne vous inculque son instinct
Celle qui a fait de vous des aliénés
De véritables assimilés
Vous étiez si gentils
Vos visages reflétaient une fierté infaillible…
La fraternité, c’était quelque chose de chez vous !

Je me souviens

Oui, je me souviens
Vous étiez le peuple le plus séduisant du monde
Vous étiez, et surtout, incontestablement exubérants
Les têtes de vaches dans vos gigantesques enclos
Se comptaient du haut de la colline…interminables !
Oui, vous étiez le diamant
Vous étiez le collier brillant
Vous étiez l’ikirezi que les rois voulaient porter
Vous étiez l’umubehe sur lequel toutes les reines voulaient boire…

Atrocement civilisés

Même vos dents se rient de vous
Votre cruauté…elle se voit même à l’œil nu

Hommes,

Je n’avais jamais pensé à vous exalter
Je n’avais jamais souhaité parler de vos fameux exploits
Dont vous n’avez jamais été les dignes auteurs
Pourtant, je me suis retrouvé en train de vous vénérer

Aujourd’hui,

Plus je pense à vos masques-marionnettes
Plus je m’enfonce dans la honte
Pis ! Vous vous imposez à moi…
A mon stylo si léger comme les feuilles d’ibigabiro
Vos richesses m’étranglent
Vos trésors m’étourdissent
Vos sarcasmes m’alourdissent l’esprit
Vos joies éphémères m’enivrent
Vos guerres me brûlent la cervelle
….Mais de quel peuple vous êtes ?
De la région des grands lacs ?
Noooon !!!
Je connais les nôtres !!!!
Ils sont pacifiques, intègres, honnêtes, non-violents…
Ils ne vous ressemblent pas du tout !

                                                       L’art. Ezéchiel NDAYIZEYE
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