lundi 23 décembre 2013

SUR LE MEME SOL

Sur le même sol




Grands cerveaux,
Vous qui voulez vous donner bonne conscience

En imposant votre règle de vie :

Le prétendu « Nouvel ordre mondial »

Dites ! Vous cherchez à savoir ? À comprendre ?

Je vous dis : vous saurez. Vous comprendrez.

Tournez bien vos radars !

Orientez bien vos satellites !

Posez bien vos cameras et micros cachés !

Et vous verrez…

Vous verrez sur la face misérable du monde

Où se camouflent exactement

l'Afghanistan, l'Iran, la Syrie, la RDC, la Somalie…

Oui, vous verrez des cours intarissables de sang pur

…loin d’être la mer rouge

Des cours d’eau tachés de sang innocent

Qui jaillissent de partout

Là vous comprendrez que l’enfer

C’est un truc qui ne se cache pas

Peut-être que vous pourrez réviser

Vos plans imbéciles d’intervention…


Certainement sur vos écrans géants de merde

Vous la verrez aussi dans sa petitesse…

La fameuse région des grands lacs africains

Ne vous est-elle pas déjà familière ?


Mais qu’est-ce que j’en sais, moi ?

A vrai dire…

Je n’en sais rien…c’est toujours compliqué !

Il fut une nuit…en pleine constellation

Je ne voyais pas au clair

C’était l’heure de tous les diables

L’heure où, sur cette planète fourvoyée,

La nuit était dans sa fureur virulente

Pendant que sur le ciel illuminé…clair-obscur

Des étoiles dessinaient un cœur…un « LOVE »

1heure du matin…

…je me remémore !

Oui, un détail indélébile me revient

Si ma mémoire n’est pas cancre…

Je chatouillais lentement mes cheveux crépus

Au milieu de cette fureur des ombres inéluctables

Quand les voix des-sans-armes me surprirent

Ils avaient une peur-torrentielle

Une peur inhabituelle, incarnée…

Des eaux libres ruisselaient

Elles parcouraient leurs tendres joues

Avant d’envahir les poitrines vibrant

On ne voyait que des torrents d’eau

On n’entendait que des battements des cœurs agonissant

Des eaux…

Elles coulaient, coulaient et coulaient à flot

Elles étaient limpides…, ensanglantées, trop salées

Une peur,…des boules d’eau lourdes de sang…

La sueur impure !

Ces êtres…

Ils transpiraient, transpiraient et transpiraient encore


Je continuais à glisser mes paumes moites

Sur ma forêt noire plantée sur un sol rond

Quand leurs cris commencèrent à me torturer

Ils imploraient la survie...

Tantôt à Dieu

Tantôt à la vierge marie

Des voix palpitantes se confondaient

Toutes invoquaient

Des noms se faisaient entendre

Sur la liste,…un nom subversif : kiranga

Kiranga…ryangombe

mana y’i Burundi…oh !oh !oh !


Des visages meurtris, atrocement violentés

Des hommes, des femmes, des enfants…

Toute une chorale des condamnés hurlait

Parce que justement

Un monstre voulait écourter leur existence

Un sans- cœur cherchait à les engloutir

Un cannibale réclamait leur chair

Malgré tout…

Ils rêvaient !

Ils avaient des songes…un monde

Un monde de paix, de liberté

Bien qu’étant illusion à ce moment

Ce monde les tourmentait déjà


Eux qui avaient tant chanté le paradis

Chaque dimanche à l’intérieur des églises des pères blancs

Ne voulaient pas y entrer

Que de temps perdu !!!!!

Nooon ! Ils ne voulaient pas mourir...


Sur le même sol…africain

Il y avait un peuple…des peuples…

Hutu, tutsi, tuaregs, amazigh, yorubas, xhosas,

Bambaras, peuls, bantous, pygmés, amazoulous,

Mandingues, wolofs, haoussas, bochimans, arabes…

Ils avaient tous en commun

Cette chose étrange, métaphysique

Que l’on appelle souvent la PEUR.


Art. Ezéchiel NDAYIZEYE

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